La farine label rouge durcit son cahier des charges
Une nouvelle version du cahier des charges farine tradition label rouge va bientôt voir le jour. Parmi les nouvelles exigences, le plafonnement des doses d’azote et le conditionnement de l’usage des phytos et engrais à l’utilisation d’OAD.
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2022 est une année de changement pour la filière farine tradition label rouge qui annonce, lundi 28 mars au salon Europain, une évolution de son cahier des charges « pour toujours plus de qualité ». La dernière version datait de 2016 pour ce label géré par l’association PAQ et qui incluait déjà le recours aux variétés VRM et l’absence de traitement insecticide de stockage des blés après récolte.
Un objectif de réduction des intrants
Parmi les nouvelles exigences figure un volet de réduction des intrants, à la demande de l’Inao, établissement public en charge des signes officiels de qualité. Ainsi, l’azote est encore plus encadré avec l’instauration de doses maximales au niveau national : 60 unités d’azote pour le premier apport, 100 unités pour le deuxième (fractionnable en deux), et 80 pour le dernier. Un apport supplémentaire de 60 unités maximum est possible entre le deuxième et le troisième apport pour les blés de force. Rappelons que le taux de protéines minimal pour cette filière est de 11,5 %.
Autre contrainte, l’usage des phytos et des engrais est dorénavant conditionné à l’utilisation d’OAD. C’est le cas aussi des régulateurs de croissance, qui « ont fait l’objet d’un certain nombre de discussions et d’allers-retours avec l’Inao », admet Catherine Peigney, vice-présidente de PAQ et directrice des affaires réglementaires aux Grands Moulins de Paris. « Nous allons également travailler pendant trois campagnes avec Arvalis pour voir jusqu’où on peut aller dans leur réduction, voire leur suppression. »
Vers la certification environnementale de niveau 2
Le renforcement des critères agroécologiques se traduit aussi dans le cahier des charges par l’intégration des caractéristiques du référentiel de la certification environnementale de niveau 2. Sans obliger les producteurs à être certifié, mais « ce sera peut-être la prochaine étape », estime Catherine Peigney.
« Sur l’ensemble de ces critères, on a essayé de trouver un consensus avec les OS et meuniers d’une part et l’Inao d’autre part, pour que cette nouvelle version reste réalisable », poursuit-elle. D’ailleurs, l’association PAQ ne relève pas de défection parmi les 45 OS adhérents. « Les primes label rouge entre l’OS et le meunier sont plutôt à la hausse », tient à signaler David Bourgeois, codirigeant des Moulins Bourgeois (Seine-et-Marne).
Une entrée en vigueur attendue « avant septembre »
Adrien Savarit, responsable qualité et développement aval chez Valfrance, loue toujours « un référentiel exigeant, qui apporte de nombreuses garanties aux consommateurs grâce à un produit local, sain, tracé et de qualité supérieure ». Quant aux 6 000 agriculteurs de la filière, si certains pourraient être écartés de cette nouvelle version, ils sont globalement en augmentation, tout comme la production de farine (178 000 t en 2020, + 11 % par rapport à 2019).
Ces changements entreront en vigueur lors de la publication de l’arrêté ministériel au Journal officiel qui est attendue « avant septembre », selon PAQ. En tout cas, les meuniers se sont d’ores et déjà engagés sur l’interdiction d’apport de gluten exogène pour le 1er septembre 2022.
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :